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APPEL À COMMUNICATION > Thème 4. Du vestige au paysage numérique : Articuler modélisations, analyses computationnelles, simulations et (géo)visualisations dans un cadre interdisciplinaire et de science reproductible

Coordination : Nicolas BERNIGAUD, Frédérique BERTONCELLO, Maria-Elena CASTIELLO, Bertrand DAVID, Nicolas FREREBEAU, Anaïs GUILLEM, Thomas HUET, Julie GRAVIER, Raphaëlle KRUMMEICH, Gwénaëlle MOREAU, Marie-Jeanne OURIACHI, Sébastien PLUTNIAK, Sébastien REY-COYREHOURCQ, Muriel VAN RUYMBEKE

L'archéologue est à la fois confronté.e au risque de perte d'information, de destruction de l'artefact, à l'impossibilité d'observer directement les phénomènes inférés, et aux enjeux d'une multiplicité de lectures propre à l'interdisciplinarité. En se fixant pour horizon celui d'une science reproductible,  ce quatrième thème interroge l'archéologie au travers de ses pratiques numériques et leur rôle dans la construction et la visualisation du récit archéologiquedans la pluralité de ses formes. Au moyen de ces trois sessions, nous proposons de rendre visibles en tant que telles les problématiques liées aux données archéologiques, aux logiciels ou à la modélisation statistique ou générative. Nous pensons qu'il est important de comprendre pourquoi et comment ces pratiques se concrétisent et s'insèrent dans le champ pluridisciplinaire de l'archéologie. La première session interroge les modalités de l'interopérabilité et de l'harmonisation des données archéologiques mais aussi, plus fondamentalement, le devenir des données et de l'archive archéologique (4.1), la seconde s'intéresse aux rôles des méthodologies numériques et à la critique de la transformation des pratiques vers ce que l'on pourrait appeler l'archéologie computationnelle (4.2), et la dernière propose une méthodologie critique du fait archéologique par le développement d'approches réflexives mobilisant la simulation de mécanismes opératoires supposés être en jeu au sein de systèmes complexes (4.3). Enfin, cette thématique permettra de faire dialoguer et de fédérer différentes communautés (CAA, NASSA, CIDOC etc.).

Mots-clés : Archéologie spatiale ; Interdisciplinarité; Interopérabilité ; Humanités numériques ; Reproductibilité computationnelle ; Modélisation et simulation; Géovisualisations

Session 4.1.  Interopérabilité au sein du cycle de vie des données & science ouverte en contexte interdisciplinaire

Coordination : Bertrand DAVID, Anaïs GUILLEM, Thomas HUET, Raphaëlle KRUMMEICH , Gwénaëlle MOREAU, Muriel VAN RUYMBEKE 

Les modalités de la collecte et de la production des données sont d’abord celles des pratiques de l’archéologie. Intimement dépendantes d'un certain nombre de critères comme le type de projet, l’évolution des types de mesures, de la spécialisation et la pluridisciplinarité croissante, etc., ces travaux produisent des données hétérogènes, de plus en plus massives et sur des supports variés. L'archéologie est une science qui détruit presque systématiquement ses sujets d'observations et le contexte d'augmentation des fouilles préventives implique la croissance de la masse des observations produites. Ces données, si elles ne sont pas conservées de manière pérenne, présentent un risque d'inutilisabilité sur le temps long. Cela rend d'autant plus urgente la mobilisation autour du partage et de la pérennisation des données. La base de données, qu'elle soit individuelle ou collective, devrait idéalement se concevoir et s'élaborer comme l'une des briques construisant la connaissance globale. Pour aller dans ce sens, il est nécessaire d'agir tant sur l'interopérabilité que sur l'harmonisation des données. Par interopérabilité, nous entendons la mise en place d'interactions entre les données. Par harmonisation, nous entendons la comparabilité des objets étudiés. Les communications attendues présenteront des cas concrets de mise en relation de bases de données ou de jeux de données avec comme corollaire leur partage, leur interopérabilité et/ou leur harmonisation. Elles pourront aussi détailler une ou plusieurs étapes du cycle de vie des données : la mise en œuvre d'un plan de gestion de données, l'élaboration d'un modèle conceptuel, l'exploitation d’un vocabulaire normalisé, l'alignement des référentiels typologiques, etc. Mais nous pourrions aussi accueillir des questionnements plus fondamentaux interrogeant le devenir de l'archive archéologique; ne serait-elle pas appelée à  devenir elle-même, dans le futur, objet d'étude ? 

Mots-clés : humanités numériques; interopérabilité ; harmonisation; partage des données ; ontologie ; graphe de connaissance ; principes FAIR

Session 4.2. Construire et faire : l'archéologie computationnelle comme nouveau paradigme ?

Coordination : Nicolas FREREBEAU, Raphaëlle KRUMMEICH, Sébastien PLUTNIAK, Sébastien Rey-COYREHOURCQ 

La décennie écoulée a été marquée par un renouveau des approches formelles et statistiques en archéologie, au service d'un volume de données collectées et traitées toujours plus important, de manières plus ou moins intuitives pour les archéologues. Dans le même temps, le champ des humanités numériques a été animé d'un intense débat quant à sa définition et à sa pratique. Celles-ci résideraient dans un changement de position en sciences humaines et sociales : une transition de "lire et critiquer" les sources vers "construire et faire" par l'écriture et l'exécution de programmes informatiques. Du côté des informaticiens, la programmation lettrée définit dès les années 1980 une modalité d'écriture du code informatique principalement à destination de l'humain et seulement incidemment de l'exécution d'opérations computationnelles. De part et d'autre, il s'agit pour les communautés de rendre intelligible la relation à l'ordinateur et ses traitements ou représentations des données. Cette session a ainsi pour objectif d'interroger le rôle des méthodes numériques dans le développement de l'archéologie. S'agit-il uniquement d'enjeux méthodologiques ou ces pratiques ouvrent-elles vers de nouveaux paradigmes : une archéologie dont les évolutions seraient pilotées par ses outils et ses données ? Faut-il voir dans l'émergence de ces nouvelles pratiques un moyen d'autonomisation des archéologues vis-à-vis du numérique ? Face aux enjeux posés par la crise de la reproductibilité et dans un contexte marqué par la rareté des financements et l’absence de recrutements, comment "construire et faire" une archéologie numérique ouverte, accessible et reproductible ? Les communications pourront exposer un nouvel outil en inscrivant la présentation dans un questionnement plus large sur les transformations induites dans les pratiques de l'archéologie, ou présenter une réflexion sur le rôle de ces nouvelles pratiques en l'illustrant à partir de cas concrets.

Mots-clés : exploration, traitement et visualisation de données, programmation lettrée, développement logiciel, reproductibilité computationnelle

Session 4.3. Modélisation et simulation de phénomènes spatialisés

Coordination : Nicolas BERNIGAUD, Frédérique BERTONCELLO, Maria-Elena CASTIELLO, Julie GRAVIER, Marie-Jeanne OURIACHI, Sébastien REY-COYREHOURCQ

L’archéologie est une science qui ne permet pas de réaliser des observations directes des processus étudiés. Pour penser les dynamiques ayant pu produire les configurations et trajectoires identifiées à partir des données collectées, les modèles génératifs, dont les simulations à base d'agents, sont très efficaces. En effet, fondés sur la formalisation des processus/mécanismes supposés à l'oeuvre dans les sociétés passées, ils permettent de simuler les interactions au sein de systèmes complexes, tels que les systèmes socio-environnementaux. Si l'expressivité des langages informatiques et des plateformes dédiés conduit à considérer ces modèles comme de véritables "laboratoires virtuels" pour l'expérimentation, le développement de l’usage de ces méthodologies en archéologie reste toutefois contrasté, entre expansion enthousiaste et rétractation "critique" (Lake, 2014). Cependant, une petite communauté de modélisateurs en archéologie émerge en Europe depuis une quinzaine d'années. La session vise à dresser un état des lieux des développements de ce champ de recherche en France et à l'étranger. Comment cette communauté naissante s'est-elle emparée des enjeux propres à la modélisation des sociétés du passé ? Comment relève-t’elle les défis posés par l'organisation et les pratiques actuelles de la recherche en archéologie ? En se focalisant sur ce qui "fait" les modèles, les communications attendues porteront sur un exemple de modélisation ou simulation des sociétés du passé explicitant la résolution ou l'appréhension des enjeux :

  • de construction : objectifs du modèle, données en entrée, niveau de complexité du modèle et dans le modèle, couplage des formalismes, famille de modèles, "neutral landscape" ;
  • d'exploration : patterns, équifinalité, stochasticité, sensibilité, dimension spatiale, fouille et visualisation ;
  • de validation : cohérence interne du modèle, multiplicité des hypothèses, comparer sorties du modèle/données observées ;
  • de reproductibilité, interopérabilité, ré utilisabilité ;
  • sur les apports/difficultés de l'interdisciplinarité ; - sur le manque de formation/intérêts/moyens/visibilité ;
  • etc.

Les communications pourront aussi développer une approche réflexive sur la modélisation et simulation en archéologie.

Mots-clés : modèles de simulation génératifs; épistémologie; réseaux et communautés de pratiques; enjeux et perspectives ; sociétés passés ; système multi-agents

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